MEMORANDUM
POUR LE DROIT À L’AUTODÉTERMINATION DE LA KABYLIE
POUR LE DROIT À L’AUTODÉTERMINATION DE LA KABYLIE
Déposé
à l’ONU Le 28 septembre 2017-10-14
Algérie
versus Kabylie III : Les années 90
LES ANNÉES 90 : ILLUSIONS ET DIVISION DE LA KABYLIE
L’ouverture démocratique a créé l’illusion et le rêve
d’une solution pour la Kabylie. Sa classe politique est convaincue qu’elle va
prendre le pouvoir et gouverner l’Algérie. Les deux partis kabyles (FFS-RCD),
ne réalisant pas qu’ils sont isolés, vont se livrer une guerre politique
qu’aucun d’entre eux ne livre avec autant d’acharnement contre leurs ennemis
communs : le régime et ses islamistes.
Cela n’empêche pas la Kabylie de se
distinguer du reste de l’Algérie par des actions d’éclat, des drames qui
l’endeuillent et son attachement indéfectible à ses valeurs et à son identité.
Ainsi, de grandioses marches sont réussies par les deux partis qui, lors des
élections, y obtiennent un vote massif en faveur de la démocratie. Ils
gèrent ensemble le début du boycott scolaire (septembre 1994-mai 1995).
Toutefois ils ont des attitudes opposées face au terrorisme islamiste qui,
pourtant, ciblait prioritairement les Kabyles. Il assassinait partout en
Algérie mais on enterrait surtout en Kabylie.
-09,10 et 11/02/1989
: Création du RCD. Frictions avec le FFS d’Ait Ahmed et début de la division
des rangs de la Kabylie entre les deux formations politiques. Une compétition
pour le leadership kabyle est engagée. Les deux leaders se trompaient de stratégie
et de cibles. Au lieu de constituer un pôle kabyle, ils se neutralisent en
essayant chacun d’apparaître aux yeux du pouvoir algérien comme son
interlocuteur kabyle incontournable. Malgré un avantage charismatique
indéniable d’Ait Ahmed sur son challenger, le pouvoir préfère soutenir Said
Sadi pour ne pas avoir à faire à un homme sûr de sa force en Kabylie.
-23/02/1989 :
Référendum sur la nouvelle constitution consacrant le multipartisme. Plus de
soixantaine partis ont demandé leur agrément.
-25/02/1989 : Assassinat
de l’écrivain kabyle Mouloud Mammeri, maquillé en accident de la circulation.
Près d’un million de Kabyles vont à son enterrement. Le pouvoir a assassiné la
seule personnalité en mesure de mener une mission de conciliation et d’entente
entre le RCD et le FFS, pour que la Kabylie ne retrouve pas son unité
politique.
-Août 1989 : 2e Séminaire
du MCB (le 1er étant celui d’Yakouren, en août 1980). Tous ceux des Kabyles qui
ne se reconnaissent pas dans le RCD et qui se sentent spoliés de leur
légitimité militante des années de dictature, se sont regroupés au sein d’une
nouvelle structure politico-culturelle appelée le MCB-Commissions-Nationales.
Elle se met sous l’égide du FFS.
-Octobre 1989 : Hocine Ait
Ahmed, en traversant le ciel algérien à bord d’un avion adresse un message au
peuple et au président algériens, comme s’il était le président d’un autre pays
qui s’appelle la Kabylie.
-15/12/1989 : Premier
Congrès du RCD. Ait Ahmed efface l’événement en rentrant au pays, ce jour-là,
de son exil qui dure depuis plus de 23 ans. Des dizaines de milliers de Kabyles
l’attendaient à l’aéroport d’Alger.
-25/01/1990 :
Grandiose marche à Alger du MCB-Commissions Nationales, soutenue par le FFS.
Plus de 200 000 kabyles défilent dans les rues d’Alger pour demander le statut
de langue nationale et officielle pour le Tamazight. Le RCD qui s’y était
opposé s’effondre momentanément.
-12/06/1990 :
Elections municipales : Le FFS boycotte et le RCD en profite. Il se présente et
ressuscite. La plupart des municipalités kabyles sont raflées par lui. Quelques
localités sont quand même enlevées par le FLN mais l’islamisme a toujours du
mal à s’implanter en Kabylie.
-04/08/1990 : L’Irak
envahit le Koweit. Hystérie en Algérie, où, en dehors de la Kabylie, Saddam
Hussein est célébré comme un héros national. Les islamistes
récupèrent la victoire d’un laïc. Ils ont le vent en poupe et font la loi à
Alger.
-Septembre 1990 : Une
conférence du RCD que devait animer Ferhat Mehenni à Sidi Bel Abbès, loin de la
Kabylie, est empêchée par des islamistes qui saccagent la Maison de la Culture
de la ville (Sud-est d’Oran). 15 jours plus tard, une marche sous protection
policière des militants kabyles est organisée dans la même ville.
-27/12/1990 : Une autre
conférence du RCD, animée par Mokrane Ait Larbi, est empêchée à Batna (Sud de
Constantine).
-10/01/1991 : En réponse à
cette agression, le RCD organise une marche à Batna où les manifestants partis
de Kabylie sont tombés dans un guet-apens. Attaqués par des hordes islamistes
sous le regard amusé de la police, des dizaines de blessés dont un cas grave
ont reçu des soins à l’hôpital local. Comme à Sidi Bel
Abbès, les Kabyles ne sont pas là non plus, chez eux. La nation algérienne est
une illusion.
-13-16/03/1991 :
Premier Congrès du FFS à la Coupole du 5 juillet, sur les hauteurs d’Alger. Il
invite le RCD qui se fait, pour l’occasion, représenter par Ferhat Mehenni.
L’accolade entre celui-ci et le charismatique Hocine Ait Ahmed donne lieu à une
stand-ovation des 5000 congressistes, de plus de cinq minutes. La Kabylie se retrouvait
dans le geste mais les divisions vont s’accentuer au fil du temps, entre les
deux partis.
-25/05/1991 : Le FIS
appelle à la désobéissance civile et occupe les places publiques à Alger.
-05/06/1991
: L’armée intervient, évacue les islamistes des rues d’Alger et contraint le
gouvernement Hamrouche à démissionner.
Les élections législatives sont fixées pour le 26/12/1991.
Les élections législatives sont fixées pour le 26/12/1991.
-23/12/1991 : Au
dernier jour de la campagne électorale, le premier bulletin d’information en «
tamazight » est diffusé à la télévision algérienne. Une victoire pour la
Kabylie.
-26/12/1991 : Premières
législatives pluralistes en Algérie. Les islamistes raflent plus de la moitié
des sièges dès le premier tour. Ils n’en obtiennent aucun en Kabylie qui se
trouve de fait en isolement et en dissidence politico-idéologique avec le reste
de l’Algérie.
-28/12/1991 : Les
Kabyles se prennent pour l’Algérie. Le RCD appelle à l’arrêt des élections
tandis que le FFS appelle à une marche pour la tenue du second tour. En vérité,
ils agissent par procuration, le premier est mandaté par les généraux et le
second par les islamistes.
-29/12/1991 : Débat
télévisé sur la question du second tour, faut-il ou non y aller. Mohamed
Boudiaf y participe en duplex du Maroc. Interrogé sur le vote de la Kabylie, il
lâche : « La Kabylie a voté kabyle ! ». Il aurait dû dire « la
Kabylie a voté démocrates, mais l’Algérie a voté antikabyle ! ».
-02/01/1992 : La marche du
FFS à Alger pour la tenue du 2e tour des élections législatives est récupérée
par les « éradicateurs » et les partisans de « l’arrêt du processus électoral
».
Ait Ahmed est sollicité par l’armée pour être nommé chef de l’Etat. Il décline l’offre et repart en Suisse où il vivait jusqu’à la mi-décembre 1989.
L’état d’exception est décrété et les élections annulées. Boudiaf est ramené du Maroc en homme providentiel pour présider au destin du pays, mais surtout pour la répression contre les islamistes.
Ait Ahmed est sollicité par l’armée pour être nommé chef de l’Etat. Il décline l’offre et repart en Suisse où il vivait jusqu’à la mi-décembre 1989.
L’état d’exception est décrété et les élections annulées. Boudiaf est ramené du Maroc en homme providentiel pour présider au destin du pays, mais surtout pour la répression contre les islamistes.
-29/06/1992 : Le président
Boudiaf qui était en conférence publique à Annaba est assassiné par un militaire,
en direct à la télévision.
-02/07/1992 : C’est un
antikabyle que l’armée choisit pour lui succéder à la tête de l’Etat : Ali
Kafi.
-08/07/1992 : Un autre
antikabyle, bien que d’origine kabyle, est nommé à la tête du gouvernement
algérien, Belaid Abdeslam. Pour insulter la Kabylie, il déclare : « je suis
arabe parce que je suis kabyle ».
-26/08/1992 : Premier
attentat terroriste islamiste à l’aéroport d’Alger, un carnage : plus de 40
morts, presque tous des Kabyles. La guerre est déclarée entre le pouvoir et les
islamistes dont les intellectuels kabyles seront les premières victimes (Tahar Djaout,
Smail Yefsah, Mahfoud Boucebci, Laadi Flici, Rachid Tigziri, Mohand Aoucheta,
Rabah Stambouli, Nabila Djahnine …).
-1993 : Le terrorisme
islamiste gagne en puissance et l’Algérie est en panne. C’est en Kabylie que
sont levées les premières milices antiterroristes, appelées les Groupes de
Légitime Défense (GLD). La Kabylie va aggraver son image de pays de mécréants,
d’ennemis de l’islam et des Arabes. Tuer des Kabyles devient œuvre de salut
arabo-islamique. Mais elle a gagné momentanément en sécurité. Bien que ce soit
chez elle que la plupart des victimes du « terrorisme » sont enterrées, car
kabyles d’origine, ce n’est pas sur son territoire que les attentats sont
perpétrés. Elle est qualifiée de Petite Suisse et des annonces, entre
particuliers, fleurissent dans la presse, du genre : « échange villa à Alger
contre F4 à Tizi-ouzou ou Béjaïa).
-Février 1993 : Le RCD qui
gère les municipalités kabyles depuis juin 1990 démissionne pour protester
contre l’antikabylisme du pouvoir algérien. La gestion des communes va être
confiée à des DEC (Délégation Exécutives Communales) nommées par Alger.
-15/06/1993 : Assassinat, à
Alger, à l’arme blanche, du Pr Mahfoud Boucebci, un éminent psychiatre
d’origine kabyle.
-Juin 1993 : Nomination
d’une Commission du Dialogue National, confiée à Youcef Khatib (Médéa), pour
valider la nomination d’un nouveau chef de l’Etat sans passer par les urnes qui
sont encore trop favorables aux islamistes.
-21/08/1993 : Changement de
Chef de Gouvernement. Un autre kabyle aux origines effacées, Redha Malek, lui
succède.
-18/10/1994 :
assassinat à Alger d’un journaliste kabyle, Smail Yefsah.
-20/12/1993 : La
Commission du Dialogue National rend ses conclusions. Elle ignore totalement
les revendications identitaires et linguistiques de la Kabylie.
-17/01/1994 : En
réaction aux conclusions scandaleuses de cette commission sur la question
amazighe, une marche de protestation est organisée à Tizi-ouzou. Plus de
500.000 personnes battent le pavé. Pour couronner cette manifestation, une
proclamation faisant symboliquement de Tamazight une langue nationale et
officielle est lue par Ferhat Mehenni, entouré pour la circonstance de deux
grands chanteurs kabyles, Cherif Kheddam et Taleb Rabah.
-19/01/1994 : En
réponse à cette marche, une délégation de la Kabylie (MCB) conduite par Ferhat
Mehenni est enfin reçue par la Commission du Dialogue National à laquelle un
Mémoire est remis.
-28/01/1994 : L’idée
d’un boycott scolaire est retenue lors d’une réunion du MCB, si d’ici la
rentrée scolaire de septembre 1994, le pouvoir ne reconnaît pas l’identité et
la langue amazighes. Pour réunir toutes les conditions de sa réussite, une «
grève du cartable » est décidée pour la semaine du 20 avril.
-30/01/1994 : Le
pouvoir installe le Général Liamine Zeroual en tant que « président de l’Etat
». Juste avant sa cérémonie d’intronisation, un intellectuel kabyle et membre
de la direction du RCD, Rachid Tigziri, est assassiné à Alger. La Kabylie est
insérée dans les jeux des clans au pouvoir. Ce sont ses meilleurs enfants qui
en payeront le prix.
-16-23/04/1994 :
Grève du cartable réussie. Plus rien n’arrêtera le boycott scolaire programmé
pour le 11 septembre.
-27/05/1994 :
Attentat à Alger contre l’intellectuel kabyle le plus en vue, Tahar Djaout.
-02/06/1994 :
Grièvement blessé, Tahar Djaout succombe à ses blessures. Ses obsèques ont lieu
à Oulkhou (Kabylie maritime), son village natal où il est accompagné à sa
dernière demeure par des dizaines de milliers de personnes entonnant « Tizi
Bwassa », le chant des partisans kabyles.
-29/07/1994 : Un
communiqué des terroristes islamistes menace de mort tout élève qui reprendrait
le chemin de l’école à la rentrée, en septembre. Le MCB comprend tout de suite
que le communiqué auquel la presse gouvernementale consacre ses unes est un
faux. Il vise à faire renoncer le MCB à aller vers le boycott scolaire en
Kabylie en refusant de superposer son mot d’ordre sur celui des terroristes
islamistes.
-01/08/1994 :
Restructuration du MCB en vue du Boycott scolaire.
-08/08/1994 : Décès d’un
cadre militant kabyle (RCD), Mustapha Bacha, qui a ému la Kabylie.
-20/08/1994 : Le Roi du
Maroc reconnait l’amazighité en tant que composante de la personnalité
marocaine.
-23/08/1994 : Réunion du
MCB => la décision d’un Boycott scolaire illimité, jusqu’à l’introduction de
la langue amazighe dans l’enseignement, est entérinée. Toutes
les tractations pour faire revenir le MCB sur sa décision échouent.
-11/09/1994 : Branle-bas de
combat => le MCB déploie ses moyens pour que le boycott scolaire soit
effectif. Pour le contrer, le pouvoir envoie pour la première fois de son
histoire ses ministres sur le terrain au prétexte de superviser la rentrée
scolaire. Le ministre chargé d’encourager le retour à l’école, en Kabylie,
reconnaît qu’une circonscription manquait à l’appel. En vérité le boycott est
effectif dans plus de 75% du territoire kabyle comme l’a annoncé le MCB. Au
bout de deux jours tout l’enseignement est bloqué en Kabylie, du primaire à
l’université.
-12/09/1994 : Par mesure de
rétorsion, le pouvoir libère les leaders islamistes, Ali Benhadj et Abbassi
Madani, les place en « résidence surveillée » et entame avec eux des
négociations officielles pour une sortie de la crise qui les oppose.
-22/09/1994 : Marche
populaire de soutien au boycott scolaire.
-25/09/1994 : le chanteur
Matoub Lounès est enlevé, selon les médias, par les Groupes Islamistes Armés,
ancêtres d’Al Qaeda.
La Kabylie se retrouve confrontée aussi bien aux islamistes auxquels elle lance un ultimatum de guerre totale pour libérer Matoub Lounès, qu’au pouvoir dont elle exige la reconnaissance et l’enseignement de sa langue.
La Kabylie se retrouve confrontée aussi bien aux islamistes auxquels elle lance un ultimatum de guerre totale pour libérer Matoub Lounès, qu’au pouvoir dont elle exige la reconnaissance et l’enseignement de sa langue.
-04/10/1994 : Premières
négociations de la Kabylie avec le pouvoir sur le boycott scolaire en vue
d’introduire la langue amazighe dans le cursus scolaire.
Le leader du MCB qui limitait son acte de désobéissance civile à l’enseignement, envisage de l’étendre aux impôts pour accentuer la pression sur les « décideurs » algériens. Pour l’en empêcher, il va être l’objet d’un coup d’état interne.
Le leader du MCB qui limitait son acte de désobéissance civile à l’enseignement, envisage de l’étendre aux impôts pour accentuer la pression sur les « décideurs » algériens. Pour l’en empêcher, il va être l’objet d’un coup d’état interne.
-05/01/1995 : Le
Premier Ministre algérien propose sa solution pour mettre fin au boycott
scolaire : Une « commission nationale » dans laquelle, les Kabyles minorisés,
seraient amenés à s’incliner devant la décision d’une majorité cooptée décidant
l’arrêt du boycott. Refus catégorique et unanime de la Kabylie.
Devant l’intransigeance kabyle, un plan de coup d’état sera exécuté contre le leader du MCB. Dans un premier temps, il reçoit l’offre d’une création d’une « institution nationale, rattachée à la présidence de la république, chargée de la réhabilitation de l’identité, de l’enseignement de la langue amazighe et de son introduction dans les médias et l’administration.
Devant l’intransigeance kabyle, un plan de coup d’état sera exécuté contre le leader du MCB. Dans un premier temps, il reçoit l’offre d’une création d’une « institution nationale, rattachée à la présidence de la république, chargée de la réhabilitation de l’identité, de l’enseignement de la langue amazighe et de son introduction dans les médias et l’administration.
-21/03/1995 : La
réception de Ferhat Mehenni, à la présidence, pour officialiser la proposition
d’un Haut-Commissariat à l’amazighité va précipiter la chute de celui-ci.
-22/03/1995 : La conférence
de presse animée par le président du MCB est manipulée et ses propos sont
travestis par la télévision et les journaux pour un lynchage médiatique en
règle.
Les négociations sont prises en mains par le président du RCD qui, en secret, s’entend avec le gouvernement algérien pour arrêter le boycott scolaire le 22/05/1995 après création du HCA (Haut-Commissariat à l’Amazighité).
Les négociations sont prises en mains par le président du RCD qui, en secret, s’entend avec le gouvernement algérien pour arrêter le boycott scolaire le 22/05/1995 après création du HCA (Haut-Commissariat à l’Amazighité).
-Septembre 1995 :
Introduction symbolique de la langue amazighe dans l’enseignement, pour faire
voter la Kabylie aux présidentielles.
-16/11/1995 : Premières
présidentielles pluralistes en Algérie. Le vote identitaire
l’emporte en Kabylie. Le rejet du candidat kabyle en dehors de sa terre natale
est unanime.
-1996 : Déclin du MCB
La démobilisation de la Kabylie après la confiscation par le RCD des fruits du
boycott scolaire est générale. Les manifestations traditionnelles du
20/04/1996, à l’appel du MCB, ne drainent que faiblement. Le FFS ne réussit pas
à reprendre le terrain que lui a subtilisé le RCD avec l’aide du pouvoir. Cela
va se confirmer en 1997, lors des législatives du mois de mai. Le RCD fait jeu
égal avec le FFS qui l’avait écrasé en 1991.
-Mars 1998 :
Provocation contre la Kabylie. Le pouvoir annonce que, dès juillet, il va
remettre en vigueur la loi sur la généralisation de la langue arabe qui
deviendra obligatoire dans toute l’administration, la correspondance officielle
et les médias. Tout contrevenant serait passible d’une lourde amende. La
Kabylie est écœurée mais elle n’a plus les ressorts politiques pour s’y
opposer. Les députés ne pensent qu’à leurs mirobolants salaires et les rangs du
MCB sont désespérément désaffectés. En fait, le but recherché était de susciter
des troubles au nom du combat berbère pour opérer un coup d’Etat contre le
président-général Zeroual qui ne voit rien venir.
-25/06/1998 : Le chanteur
Matoub Lounès est assassiné. La Kabylie s’embrase. Le pouvoir attribue le crime
aux GIA mais la rue kabyle n’en est pas dupe. Le MCB est mort. La
colère kabyle n’est pas canalisée. Le FFS et le RCD, qui se livrent depuis 1989
une guerre de leadership de partenariat avec le pouvoir algérien, bataillent
pour se faire recevoir à la présidence de la république. C’est le FFS qui
remporte momentanément la palme.
-Septembre 1998 : Devant
les violences populaires générées en Kabylie par l’assassinat de Matoub, le
général Zeroual annonce, contraint et forcé, sa démission mais reste en place
pour encore six mois, le temps d’organiser les présidentielles de sa
succession.
-Janvier 1999 : Hocine Ait
Ahmed rentre de son exil suisse pour participer aux présidentielles.
-04/04/1999 : Bouteflika,
candidat du pouvoir militaire, est déclaré personae non grata en Kabylie où il
a été accueilli avec quolibets, jets de tomates et barricades sur son passage,
aussi bien à Tizi-ouzou qu’à Vgayet (ex Bougie). Il répond par une
insulte contre les Kabyles en leur disant : « de loin, je vous voyais comme des
géants, aujourd’hui, en étant de près, vous n’êtes que des nains ! ». Du coup
il n’a jamais été le président des Kabyles auxquels il voue une haine sans
bornes.
-05/04/1999 : Ait
Ahmed, en pleine campagne électorale des présidentielles, est victime d’un
malaise cardiaque. La Kabylie n’a plus d’espoir de prendre le pouvoir. La
veille des élections Ait Ahmed se retire de la compétition avec les autres
candidats en lice en signe de protestation contre le parti-pris de l’armée et
de l’administration en faveur de Bouteflika.
-Septembre 1999 :
Bouteflika, mal élu, vient défier la Kabylie en organisant une conférence-débat
à Tizi-ouzou durant laquelle il assène : « Tamazight ne sera jamais langue
officielle, tant que je suis président. Et pour qu’elle ait le statut de langue
nationale, il faut qu’elle passe par un référendum national ! » La défiance est
réciproque.
-23/12/1999 : Le RCD entre
au gouvernement de Bouteflika, malgré les scandaleuses déclarations de ce
dernier contre les Kabyles.
SIWEL 131858 Oct 17 UTC
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